Intervention au Congrès du Graap 2011
Et les proches dans tout ça,
Atelier vaudois : Proches de patients psychiques en prison
Détermination
«Proches, patients, professionnels, nous sommes tous d'accord pour dire que la prison n'est pas un lieu pour soigner un patient, quels qu'aient été ses délits.»
La collaboration entre tous les partenaires concernés par le projet de rétablissement du patient détenu est une condition déterminante pour le succès, l'évolution et la réalisation d'un projet de sortie et de rétablissement social.
Besoins
Les Proches ont besoin
- d'être informés sur les modalités de détention, les démarches administratives, le protocole ;
- de communiquer avec les personnes qui prennent en charge le détenu malade : le médecin, les agents de détention, les infirmiers, les juges ;
- que les différentes instances encouragent le détenu maintenir, voir à renouer, le lien avec eux ;
- d'être reconnus dans leurs compétences, leurs savoirs et leur connaissance des compétences et des vulnérabilités du patient détenu ;
- d'être considérés comme un interlocuteur équivalent, incontournable, lorsqu'il s'agit de discuter du projet de rétablissement du patient détenu.
Les proches, ayant à faire face à la double stygmatisation découlant du diagnostic de la maladie psychique et de l'incarcération en prison, ils ont besoin d'être encouragés, soutenus, valorisés, entendus et écoutés afin d'être toujours capables de transmettre un message de vie et d'espoir à leur patient détenu :
Ils ont besoin de travailler leur rapport avec des sentiments de honte et de culpabilité.
Ils ont besoin de rester insérés dans la collectivité professionnelle et sociale à laquelle ils sont rattachés.
Compétences :
Les proches restent le dernier ancrage et repère pour le patient/détenu. Envers et contre tout obstacle d'ordre juridique, administratif, judiciaire, ils ont la capacité d'être les pourvoyeurs d'amour, d'amitié, de compassion, de solidarité, de foi et d'espoir ! Les proches, si ébranlés, si désespérés et si épuisés soient-ils, ont la compétence de créer des perspectives d'un meilleur avenir avec la force de ceux qui croient à l'incroyable et veulent rendre possible l'impossible ;
Les proches savent rester à leur place de parents lorsque leurs préoccupations sont entendues et leurs propositions discutées ;
Ils savent se remettre en question lorsqu'on leur signale, avec empathie, qu'ils sont débordés par leurs émotions.
Ils ont une bonne connaissance des compétences, des forces, des vulnérabilités ainsi que l'environnement externe du détenu ;
Ils savent prendre le temps de maintenir le contact, malgré leur emploi du temps chargé ;
Les proches savent comment mobiliser les ressources du patient-détenu ;
Les proches savent assurer la sauvegarde des biens matériels du patient-détenu.
Propositions
Nous sommes convaincus que nous pouvons ensemble sortir de l'impuissance dans laquelle nous nous trouvons trop souvent confinés là où la lumière d'un avenir semble ne plus pouvoir pénétrer.
Seuls, chacun dans son coin. Rien ne va se passer de significatif, nous l'avons expérimentés. Par contre, nous savons aussi que si nous pouvons réfléchir ensemble, des solutions, des pistes, vont émerger.
Ainsi, nous voulons organiser des rencontres du style des «café philosophique» ou autres «café mortel», bien connus. Pour ce faire, nous allons mettre sur pied des «cafés prison» dans tous les cantons romands. Nous pensons doter chaque rencontre d'un thème et inviter tous spécialement des intervenants concernés le sujet. Ainsi, des sujets comme, la création d'une «helpline-Prison» - un service d'information et d'accueil à caractère juridique psychiatrique interne aux prisons, une représentations des proches et des associations comme le GRAAP dans les commissions du Département de l'Intérieur et plus précisément du Service Pénitentiaire, etc ... pour construire tous ensemble un monde meilleur avec nos proches malades où ils pourront nourrir des projets pour leur avenir.Pour organiser tout ça, nous proposons à ceux qui veulent nous donner un coup de main, un rendez-vous : nous vous attendons le 7 novembre 2011 à 17h30 à la salle de conférences du Graap, Borde 25, à Lausanne.
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